Accueil > Presse > Les Inrockuptibles : 18 avril 2001

 

  Placebo enflamme le Printemps de Bourges

Mardi 17 avril, Placebo inaugurait le vingt-cinquième Printemps de Bourges, avec Sneaker Pimps en première partie. Reportage et aperçu des festivités à venir.


Sous le chapiteau enfumé de l'Igloo, Placebo est attendu par environ 3 000 personnes - surtout de jeunes spectateurs, vacances scolaires obligent. Les Sneaker Pimps qui assurent la première partie reçoivent un accueil poli.
Ils ne sont pas totalement des inconnus puisqu'on a pu les croiser en invités de Massive Attack à Bercy en 1999.
Le public se réveille en reconnaissant 6 Underground, que l'on retrouve sur la B.O. de The Saint. Ce titre de Becoming X était à l'origine interprété par Kelli Dayton, l'ancienne voix des Sneaker Pimps, mais depuis l'album Splinter, Chris Corner est passé derrière le micro.
Chris n'a pas le charme sophistiqué de Kelli et joue dangereusement sur le même tableau que Brian Molko.
"Cette chanson, maintenant, il s'agit de sexe anal"", confie-t-il, avec un accent qui rappelle celui de Brian, avant d'entamer Flower and Silence. La comparaison est douloureuse car le public est clairement là pour Placebo et le fait savoir après avoir salué le tubesque Spin Spin Sugar qui clôt le set des Sneaker Pimps.

Placebo commence énergiquement avec Haemoglobin. Le début du concert fait la part belle aux titres explosifs de son premier album éponyme. Sur Teenage Angst, Bionic et 36 Degrees, le public se déchaîne. On se bouscule sérieusement dans la fosse et Brian Molko fait passer le message à l'équipe de sécurité en demandant de calmer le jeu. Brian passe aux claviers pour deux titres dont le sufureux Peeping Tom. Affublé d'un chapeau de cowboy, Stefan Olsdal s'occupe de l'animation debout sur un ampli et assure la deuxième voix sur un intense Whitout You I'm Nothing. Caché derrière sa batterie, Steve Hewitt est cependant très présent musicalement. Un quatrième mousquetaire, Bill, se joint au power trio sur scène pour renforcer le son aux guitares.
Les nombreux titres extraits de Black Market Music, pour lesquels le public semblent avoir une préférence, prouvent l'efficacité du dernier album. Un My Sweet Prince très électro entame le premier rappel et le concert s'achève sur un Pure Morning très attendu. Le noyau dur des fans est ravi malgré une sono qui manque de finesse. Les fans et les autres quittent l'Igloo avec les oreilles qui saignent mais avec le sourire et n'oublient pas que le lendemain, ils verront Divine Comedy, JJ 72 et Muse.

Corinne Berger