Canal Satellite : Vous êtes
américain, Stefan Olsdal (guitare, basse, claviers) est suédois et le batteur,
Steve Hewitt, est anglais. Cette diversité d'origines est-elle un avantage pour
le groupe ?
Brian Molko : Le mélange des
cultures nous a enrichis. Notre cocktail d'influences est plus sophistiqué que
si nous avions tous les trois grandi dans la même banlieue anglaise, en
regardant les mêmes émissions, écoutant la même musique et changeant de
coupe de cheveux en même temps. Nous avons des personnalités fortes et différentes,
qui, combinées, donnent Placebo.
Vous avez joué le mois
dernier au MCM Café. La scène, c'est votre lieu de prédilection ?
Absolument. Nous aimons
énormément la scène. Avec ce concert, nous avons tenté de faire quelque
chose de différent : reprendre nos chansons en version cabaret. C'est important
de ne pas se limiter à un style unique. J'écoute Brel, Serge Gainsbourg, Nina
Simone, Billie Holiday. C'est rafraîchissant de montrer notre côté tendre.
On peut entendre plus de
machines sur "Black Market Music", votre dernier album, que sur les
deux précédents. Est-ce une nouvelle orientation artistique ?
C'est vrai que l'on a
utilisé les nouvelles technologies pour ce disque, mais on tient à rester un
groupe de rock organique. Notre défi est d'être moderne en utilisant l'électronique,
sans toute fois perdre notre âme.
Vous avez tenu un rôle de
chanteur dans le film glam rock "Velvet Goldmine". Quel genre de
personnage aimeriez-vous incarner maintenant ?
Je rêve de rôles difficiles,
sans lien avec la musique. On nous a proposé de jouer dans "Metal God",
un film qui raconte l'histoire du groupe heavy metal Judas Priest, mais on a
refusé. Avec un ami d'enfance, j'ai monté une petite maison de production.
J'ai envie de passer derrière la caméra, de faire du cinéma brut de décoffrage,
comme Jim Jarmusch.
Steve et Stefan sont vos
meilleurs amis. Avec les années, l'ambiance dans le groupe n'a pas changé ?
On s'adore. On nous a imagine déprimés,
alors que tous les trois, on rigole constamment. Nous déversons nos émotions négatives
sur scène ou sur nos disques, et, le reste du temps, on s'éclate ! En tournée,
on ne se contrôle plus, on ne rate pas une occasion de faire une "bêtise"
!
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