Accueil > Presse > Le Parisien : Lundi 30 novembre 1998

 

  Placebo donne un coup de fouet au rock anglais : chronique du 2e album

Né en Angleterre en 1995, chouchouté par David Bowie, Iggy Pop et U2, le groupe rock Placebo réunit un chanteur guitariste américain (Brian Molko), un bassiste suédois (Stefan Olsdal) et un batteur anglais (Steve Hewitt). Brian et Stefan fréquentaient la même école au Luxembourg. Leurs retrouvailles, quelques années plus tard à Londres, ont donné naissance à Placebo, groupe qualifié à ses débuts par la presse anglaise comme le "plus crade d'Angleterre".

Leur premier album, sorti en 1996, est un opus de dix titres à la gloire du sexe, heurtant de plein fouet le puritanisme hypocrite d'outre-Manche. Cela n'empêche pas Placebo de faire salle comble à chacun de ses concerts. Le chanteur androgyne Brian Molko n'est pas étranger à cet engouement: il séduit les foules, qu'elles soient masculines ou féminines.

  Violents et mélancoliques

Leur dernier album "Without You I'm Nothing" ("Sans toi, je ne suis rien") marque une véritable évolution du groupe: la maturité succède aux turbulences orgiaques des adolescents attardés de 1996. Ils définissent leur nouveau disque comme le manifeste d'une "déprime post-coïtale". Les sons s'affinent et les morceaux font alterner des passages violents et saccadés et des balades mélancoliques à faire craquer les coeurs les plus résistants.

Le mot Placebo signifie "médicament dont on a enlevé la substance active". Ce groupe est en fait le meilleur remède aux sensations de vide. A consommer sans avis médical.

Ce soir, à 19h30, au Bataclan. Première partie : Six By Seven.